Extrême self-love, angoisse, inconforts, rire, fierté…j’ai l’impression d’avoir traversé tous les états d’esprits en moins de 24h – un dimanche en plus, mon jour pref!
J’adore les dimanches. #PassionDimanche is a real thing. Il y a quelque chose dans l’air les dimanches qui fait sourire mon coeur et qui me donne le goût de juste croquer dans la vie à pleines dents. C’est doux, tout le monde est un peu endormi, tout va un peu plus au ralenti, conditions parfaites pour profiter de la vie, seule ou accompagnée.
C’est exactement comment je me sentais en ouvrant les yeux aujourd’hui.

La frittata du self-love
Classique dimanche, je visualise ce que j’ai dans le frigo qui ferait un brunch de reine. Plusieurs fromages fins, des légumes, des oeufs…une frittata absolument décadente commence à prendre forme dans mon esprit. En plus la famille avec qui je vis est partie en camping, j’ai la place juste pour moi. Je vais pouvoir me promener en bobettes. Hell yeah.
Dimanche self-love is on.
Coupe des légumes, hop dans la poêle, verse la mixture oeufs-fromages dans le tout et on enfourne. Meanwhile, je continue de me gâter. Je me fais un jus d’orange frais pressé, avec curcuma, poivre et gingembre, because my body deserves nothing less. Je bois ça au soleil en ayant sincèrement l’impression de gagner au jeu de la vie.
Après un petit déj absolument délicieux, je saute dans la douche au son d’une de mes playlists prefs du moment. À ce stade-ci, je me sens officiellement comme la queen du self-love, et en plus, au risque de me répéter, c’est dimanche. I just can’t, la vie, c’est awesome. Alisa, une artiste nomade qui peint une muraille au coin de ma rue s’est pointée dans la cour pendant mon déjeuner, on a une date pour diner : parfait, que du beau.

Moving day, annoying day
Puis vient le temps de faire mon sac, parce qu’aujourd’hui, c’est jour de déménagement. Je m’en vais à Zahara de los Atunes avec Elena, une amie que je m’étais fait à La Palma. Ses parents ont une maison au bord de la mer et on va faire du cowork et jouer toute la semaine qui vient.
Je me rends compte que j’ai quand même du stock, et pendant un instant, je suis absolument tannée de mon backpack. No joke, je l’aurais volontiers tiré par la fenêtre sans jamais y repenser. Valérie, 30 ans, n’était pas prête à faire des compromis sur les bagages (cartes d’Oracle, cristaux, multiples outfits pour toutes les occasions/températures m’accompagnent dans cette aventure), donc ça donne ça par moment.
Bref, un peu découragée de devoir repacter tout ce beau monde-là, c’est le moment que mon plus gros sac de compression décide de se briser. Ok, qu’à cela ne tienne, je trouve une solution de rechange qui marche pour l’instant. Next thing you know, c’est l’heure d’accueillir Alisa pour diner.
Malgré ce court moment de détente bien agréable, j’ai un petit stress qui persiste en trame de fond.
Je comprends pas, c’est pas comme si j’avais jamais voyagé avec mon sac à dos. C’est facile, on pacte, on bouge, on se dépose et on recommence. Mais il y a quelque chose cette fois-ci qui fait que j’ai une boule de stress dans le ventre. Une anxiété que je ne peux expliquer qui se pointe le bout du nez.
Salut Anxiété, what’s up? Qu’est-ce que tu veux me dire? Pourquoi tu es ici aujourd’hui?
Il faut dire que pendant ce voyage, j’ai été confrontée à la chose pour la première fois, et je ne comprends pas encore tout ce que ça veut dire. Maintenant, quand je perds mes repères, ça arrive que je vis de l’anxiété – probablement reliée à celle non-vécue pendant le cancer à retardement. Ça arrive un peu n’importe comment, n’importe quand.
C’est l’heure de piger dans la boîte à outils “higher self” : je choisis une chanson qui m’apaise, je respire profondément quelques minutes, et c’est reparti. Pas le choix, mon taxi arrive dans 30 minutes. Après quelques choix déchirants (bye bye t-shirt dodo de mon ex, it’s been nice, mais c’est assez, et toi aussi robe que je n’aime plus tant sur moi), je suis enfin prête.
J’attends silencieusement mon taxi en espérant qu’il soit à l’heure pour mon Bla bla car (équivalent espagnol d’Amigo Express). Je ne sais pas pourquoi j’ai cette impression que quelque chose de wrong va se passer encore à ce stade-ci.
Et c’est un départ!
Taxi on time, un peu plus cher que j’aurais voulu, mais mon pied micro-fracturé est content. Mon lift, Magda, elle, est en retard.
Elle arrive finalement avec une mini-voiture – classique Europe – ils font toujours le saut en voyant mon sac. Il y a vraiment du stock dans l’auto : 5 humains et leurs valises. Assise en avant, je comprends pratiquement rien quand les trois espagnoles se parlent avec leur fort accent du sud. Je me trouve un peu poche parce que ça fait un p’tit bout que je suis en milieu espagnol. Je m’auto-flagelle mentalement pendant un certain temps. Mais bon, l’Andalousie, ça reste quelque chose. Ils parlent vraiment vite.
Je suis la seule qui se rend à la destination finale, et quand on se retrouve seulement les 3 : Magda, son fils et moi, la conversation va bon train, sans effort. Ma confiance en moi reprend vie tranquillement sous les éloges de Magda qui me félicite pour mon “espagnol fluent”. Venant d’une prof de langue, je le prend, et me revoilà on top of the world.

Final thoughts
C’est dans cet état d’esprit que j’ai entrepris cette réflexion, en attendant Elena dans une cafétéria perdue au milieu de Barbate, un village sur la Costa de la Luz.
Bière locale à la main, en mode dégustation d’une délicieuse salmojero – genre de gaspacho du Sud de l’Espagne, j’en reviens tout simplement pas.
C’est fou comment le voyage, le fait de se sortir de sa zone de confort, peut nous faire visiter des paysages intérieurs aussi diversifiés en si peu de temps.
Autant que ce midi, j’aurais mis le feu à mon backpack, en ce moment, je le trouve beau sur sa chaise de patio. Et je le remercie de me permettre de vivre ces expériences-là.
Au final, c’est précieux de pouvoir apprendre à naviguer tout ça et à garder le cap à travers mes tempêtes internes.
Juste pour le LOL : Mes retrouvailles avec Elena ont été super nice, on était contentes de se revoir. Maiiiiiis, quand on est arrivées à la maison, turned out que ses parents ont changé les serrures sans lui dire, donc elle n’avait pas la bonne clé, donc on ne pouvait pas entrer. THAT KIND OF DAY. 😂
P.S : Je vous présente Zahara de los Atunes. C’est beau en maudit.

J’adore! Merci de nous partager toute cette authenticité. À voir comment tu aimes les dimanches (normalement, haha!) ça me donne presqu’envie de les aimer aussi 🙂 Bonne continuation de voyage <3